Baiser définition, conjugaison, synonyme, antonyme

Baiser définition, conjugaison, synonyme, antonyme

Verbe baiser : Définition, conjugaison, synonymes, antonymes et citations

Définition du verbe baiser

Verbe du premier groupe

  • Embrasser, appliquer ses lèvres sur le visage, sur la bouche, sur une partie du corps d’une personne, par amitié, par amour, par civilité, par respect; et par extension, faire le même acte à un objet
  • Avoir des rapports sexuelles, coïter, s’accoupler, faire l’amour, copuler.
  • Abuser par une tromperie ; tromper qqn pour obtenir ce que l’on désire ou pour se moquer de lui.
  • Posséder sexuellement, prendre.
  • Faire l’amour.
  • Casser, détériorer, abimer.
Conjugaison Synonymes AntonymesCitations avec le verbe baiser

Conjugaison du verbe baiser

Indicatif

Présent
  • Je baise
  • Tu baises
  • Il baise
  • Nous baisons
  • Vous baisez
  • Ils baisent

 

Passé Composé
  • J’ai baisé
  • Tu as baisé
  • Il a baisé
  • Nous avons baisé
  • Vous avez baisé
  • Ils ont baisé

 

Imparfait
  • Je baisais
  • Tu baisais
  • Il baisait
  • Nous baisions
  • Vous baisiez
  • Ils baisaient

 

Plus-que-parfait
  • J’avais baisé
  • Tu avais baisé
  • Il avait baisé
  • Nous avions baisé
  • Vous aviez baisé
  • Ils avaient baisé

 

Futur Simple

  • Je baiserai
  • Tu baiseras
  • Il baisera
  • Nous baiserons
  • Vous baiserez
  • Ils baiseront

 

Futur Antérieur
  • J’aurai baisé
  • Tu auras baisé
  • Il aura baisé
  • Nous aurons baisé
  • Vous aurez baisé
  • Ils auront baisé

 

Passé Simple
  • Je baisai
  • Tu baisas
  • Il baisa
  • Nous baisâmes
  • Vous baisâtes
  • Ils baisèrent

 

Passé Antérieur
  • J’eus baisé
  • Tu eus baisé
  • Il eut baisé
  • Nous eûmes baisé
  • Vous eûtes baisé
  • Ils eurent baisé

 

Subjonctif

Présent
  • Que je baise
  • Que tu baises
  • Qu’il baise
  • Que nous baisions
  • Que vous baisiez
  • Qu’ils baisent

 

Passé
  • Que j’aie baisé
  • Que tu aies baisé
  • Qu’il ait baisé
  • Que nous ayons baisé
  • Que vous ayez baisé
  • Qu’ils aient baisé

 

Imparfait
  • Que je baisasse
  • Que tu baisasses
  • Qu’il baisât
  • Que nous baisassions
  • Que vous baisassiez
  • Qu’ils baisassent

 

Plus-que-parfait
  • Que j’eusse baisé
  • Que tu eusses baisé
  • Qu’il eût baisé
  • Que nous eussions baisé
  • Que vous eussiez baisé
  • Qu’ils eussent baisé

 

Conditionnel

Présent
  • Je baiserais
  • Tu baiserais
  • Il baiserait
  • Nous baiserions
  • Vous baiseriez
  • Ils baiseraient

 

Passé 1ère Forme
  • J’aurais baisé
  • Tu aurais baisé
  • Il aurait baisé
  • Nous aurions baisé
  • Vous auriez baisé
  • Ils auraient baisé

 

Passé 2ème Forme
  • J’eusse baisé
  • Tu eusses baisé
  • Il eût baisé
  • Nous eussions baisé
  • Vous eussiez baisé
  • Ils eussent baisé

 

Impératif

Présent
  • baise
  • baisons
  • baisez

 

Passé
  • Aie baisé
  • Ayons baisé
  • Ayez baisé

 

Participe

Présent
  • baisant

 

Passé
  • baisé
  • baisée
  • baisés
  • baisées

 

Participe passé surcomposé
  • Ayant baisé

 

Infinitif

Présent
  • baiser

 

Passé
  • Avoir baisé

 

Gérondif

Présent
  • En baisant

 

Passé
  • En ayant baisé

 

Synonymes du verbe baiser

Doubler, en faire accroire, escroquer, faire une farce, faire un tour, gruger, jouer un tour, leurrer, mystifier, trahir, tromper qqn, [ avoir qqn ], attraper, avoir, berlurer, berner, bidonner, couillonner, dindonner, duper, embobeliner, embobiner, feinter, induire en erreur, niquer, posséder, refaire, rouler, rouler dans la farine, tromper, coucher avec, avoir des rapports, avoir des relations sexuelles, besogner, connaître, coucher, culbuter, défourailler, être intime avec, faire l’amour, niquer.

Antonymes du verbe baiser

Egratigner, frapper.

Citations avec le verbe baiser

  • Enfin la tentation l’emporta, − la tentation de voir son fils heureux et de le voir heureux à cause d’elle. Elle accorda sa permission. Elle avait espéré un élan, qu’il l’embrasserait, qu’il aurait un mot du cœur. Mais il ne pouvait pas avoir d’élan pour quelqu’un qu’il ne désirait pas. C’était devenu pour Mmede Bricoule une véritable désespérance qu’il ne la baisât jamais spontanément, qu’elle non plus ne pût pas le baiser sans qu’il se crispât, … Montherlant, Les Bestiaires,1926, p. 391.
  • Flattant ses longues oreilles, la baisant sur le museau… (Maupassant, Contes et nouvelles,t. 2, Mademoiselle Cocotte,1883, p. 813).
  • On raconte qu’un jour Napoléon se promenait dans l’une des salles du palais des Tuileries, recevant divers grands personnages qui étaient admis à l’entrée et venaient lui baiser la main. Plusieurs membres de la famille impériale se trouvaient de ce nombre. Madame Bonaparte arriva lorsqu’il ne restait plus que quelques-uns de ces derniers. Lorsqu’elle s’approcha, l’Empereur, avec un gracieux sourire, lui présenta sa main à baiser, ainsi qu’il avait fait avec ses sœurs et ses frères. Mais elle, la repoussant doucement, et offrant au contraire la sienne aux lèvres de son fils, lui dit en italien : « Vous êtes l’empereur, le souverain de tous les autres, mais vous êtes mon fils! » et l’Empereur saisissant cette main qu’elle lui tendait, l’embrassa avec tendresse et respect, … Musset, Revue des Deux Mondes,1833, p. 241.
  • Au moment du départ, Marat leur baisa la main, − parce que cela lui faisait plaisir de presser leur main contre ses lèvres et aussi de s’incliner devant elles; et ce fut certainement ainsi qu’elles l’entendirent. Vailland, Drôle de jeu,1945, p. 137.
  • Vous baiser la main et (…) Mettre mes hommages et mon admiration à vos pieds (Hugo, Correspondance,1831, p. 487).
  • Le Révérendissime lava les deux pieds du frère, les essuya, avec une serviette dont il se servit ensuite pour couvrir seulement les doigts, en laissant le reste des pieds à nu, puis il les baisa, et chacun vint à son tour s’agenouiller et les baiser. À la façon dont s’appliquait la bouche, l’on pouvait se rendre compte du plus ou du moins de ferveur et d’affection des pères et des frères; les uns appuyaient les lèvres, embrassaient réellement, voyant en ce nouveau venu, ainsi que dans tout hôte, l’image du Christ; les autres embrassaient aussi fortement, par affection fraternelle; d’autres, au contraire, frôlaient seulement, se bornaient à remplir un devoir, sans y attribuer plus d’importance. Durtal, lui, rêvait à cette coutume, issue des premiers âges, perpétuée par l’Église, à cette leçon d’humilité que saint Benoît infligeait à tous ses moines… Huysmans, L’Oblat,t. 2, 1903, p. 218.
  • Se jetant sur le cadavre, elle l’enlaça à pleins bras, le baisant sur les yeux, sur la bouche, ouvrant de ses lèvres les lèvres mortes, y cherchant un souffle, et la profonde caresse des amants. Maupassant, Contes et nouvelles,t. 1, Confessions d’une femme, 1882, p. 803.
  • Il s’agenouilla devant elle, lui prit les mains, les baisa et la regarda longtemps avec un émerveillement craintif et fier. Puis il posa, prosterné, ses lèvres sur le bout de la bottine. − Qu’est-ce que vous faites? − Je baise vos pieds qui sont venus. Il se releva, la tira doucement à lui, et, cherchant ses lèvres, il lui mit un long baiser sur la bouche. Elle restait inerte, la tête renversée, les yeux clos. Sa toque glissa, ses cheveux se répandirent. Elle se donna (…). A. France, Le Lys rouge,1894, p. 211.
  • L’obscur désir qui le gonflait éclata tout d’un coup. Il se jeta sur elle, par derrière, l’empoigna par la taille, lui renversa la tête en arrière, lui enfonça dans la bouche entr’ouverte sa bouche. Il baisa les lèvres sèches et gercées, il se heurta aux dents qui le mordirent de colère. Rolland, Jean-Christophe,L’Adolescent, 1905, p. 268.
  • La neige et les chemins des aigles Conviennent, ô déesse, à ta virginité. Car rien ne doit ternir ta pureté première Et souiller par un long baiser matériel Ta belle chair, pétrie avec de la lumière. Ton véritable amant, chaste fille du ciel, Est celui qui, malgré ta voix qui le rassure Et ton regard penché sur lui, n’oserait pas d’une lèvre timide effleurer ta chaussure Et baiser seulement la trace de tes pas. Banville, Les Cariatides,1842, p. 164.
  • D’où que vienne le vent, Il rapporte de ses voyages, À travers l’infini des champs et des villages, On ne sait quoi de sain, de clair et de fervent. Avec ses lèvres d’or frôlant le sol des plaines, Il a baisé la joie et la douleur humaines… Verhaeren, La Multiple splendeur,1906, p. 82.
  • Je jouissais d’elle ici bien plus profondément que je ne fis jamais à Paris, et d’une manière à la fois plus voluptueuse et plus haute. En cette personne innocente, si intelligente (avec tant d’enfance), pure lumière et toujours vierge, j’aimais, admirais, possédais, tranchons le mot : je baisais la nature. Michelet, Journal,1857, p. 344.
  • Elle pensa : parbleu! Il y a six mois qu’il n’a pas eu de femme; il fait l’amour comme un soldat dans un bordel. Quelque chose remua en elle, un battement d’ailes; mais non : rien. (…); il avait pris un air dur et tendu, il baise comme on se saoule, sûrement qu’il veut oublier quelque chose. Il finit par se laisser tomber sur elle, à demi mort; elle lui caressa machinalement la nuque et les cheveux; elle était froide et tranquille mais elle sentait de grands coups de cloche qui lui remontaient à toute volée du ventre à la poitrine : c’était le cœur de Boris qui battait en elle. Sartre, La Mort dans l’âme,1949, p. 175.
  • Fièvre ou pas, je bourdonne toujours et tellement des deux oreilles que ça peut plus m’apprendre grand’chose. Depuis la guerre ça m’a sonné. Elle a couru derrière moi, la folie… Tant et plus pendant vingt-deux ans. C’est coquet. Elle a essayé quinze cents bruits, un vacarme immense, mais j’ai déliré plus vite qu’elle, je l’ai baisée, je l’ai possédée au « finish ». Voilà! Je déconne, je la charme, je la force à m’oublier. Céline, Mort à crédit,1936, p. 40.
  • [Le Marquis à Ducreux, charbonnier] − Tu m’as toujours dévalisé. Y a soixante-sept ans que tu m’as baisé mes billes d’agate, en trichant à la marelle, près de ma grille… J’oublie rien! J. De La Varende, La Dernière fête,1953, p. 30.
  • Ils se baisèrent aux lèvres, sans bruit, entre leurs mains qui s’étaient jointes, paume à paume et les ongles hauts. − Chéri! − Chérie! Les mots ne furent pas, ou furent si peu! La confusion de deux souffles, rien de plus… Devant l’avidité gloutonne de la bouche qui pressait la sienne, Gabrielle, pourtant, (…) Tâchait à se dérober, charmée et affreusement inquiète, sans force pour ravir ses dents au baiser de ce gentil garçon qu’elle sentait, si vivant contre elle, la respirer comme une fleur, … Courteline, Messieurs-les-Ronds-de-cuir,1893, p. 145.
  • Elles vont… Elles se promènent en roucoulant au bord de l’eau… Elles boivent, se baignent, mangent; puis sur un rameau leurs becs s’entrelacent, elles se polissent leur plumage l’une à l’autre… (…). Que les deux beaux oiseaux, les colombes fidèles, Se baisent. Pour s’aimer les dieux les firent belles. Chénier, Bucoliques,Les Colombes, 1794, p. 234.
  • Mais la vague endormie et le feuillage épais Se touchaient sur la grève et se baisaient en paix. L’arbre trempait ses pieds dans l’écume des plages; Et les flots attiédis s’obscurcissaient d’ombrages. Le couple voyageur savourait à la fois Les doubles voluptés des ondes et des bois. Lamartine, La Chute d’un ange,1838, p. 915.
  • Prédiction : ils se baiseront (…), elle te soutiendra encore qu’il n’y a rien et qu’elle aime seulement notre ami de cœur ou de tête. Ce brave organe génital est le fond des tendresses humaines; ce n’est pas la tendresse, mais c’en est le substratum comme diraient les philosophes. Flaubert, Correspondance,1852, p. 24.
  • Il ne me rendra jamais mon baiser. Il lui faudrait une grosse émotion, que je ne prévois pas. Quand c’est l’heure de nous quitter, il y a déjà longtemps qu’il se tait, et que je ne dis rien. Tout à coup : « Allons! » dit-il. Et il me tend la main. Je m’approche de lui. Il a toujours un léger mouvement de recul; vite, il comprend : « Eh! Oui, se dit-il sans doute, il veut m’embrasser. » Et, comme je l’attire à moi, il ne résiste pas. Quel singulier baiser, appuyé et pourtant froid, inutile et nécessaire! Baiser de lèvres absentes sur une joue qui n’a aucune saveur, ni celle de la chair, ni celle du bois. Il ne sent rien à sa joue, moi, rien à mes lèvres. Le frisson reste au cœur. Nos pères ne se jettent pas à notre cou. Ils ne nous étouffent pas dans leurs bras. Ils tiennent à nous par d’invisibles attaches, par de souterraines racines. Renard, Journal,1896, p. 365.
  • La vice-reine. (…). Que rien n’altère plus l’union dont je veux resserrer les nœuds entre nous; ne nous quittons pas un moment; qu’à la campagne et à la ville on nous voie désormais ensemble. Pardonnez-moi un refroidissement dont m’a punie votre absence; qu’un baiser achève notre réconciliation sincère : embrassez-moi, Madame. La duchesse. − Vous me comblez, Madame. Lemercier, Pinto,1800, II, 8, p. 62.
  • Le drap mortuaire qui servait à l’enterrement d’un monarque très chrétien, était envoyé au tombeau de Charlemagne, comme un drapeau-lige au fief dominant. Nos rois prêtaient ainsi foi et hommage, en prenant possession de l’héritage de l’éternité; ils juraient, entre les genoux de la mort, leur dame, qu’ils lui seraient fidèles, après lui avoir donné le baiser féodal sur la bouche. Du reste, c’était la seule suzeraineté dont la France se reconnût vassale. Chateaubriand, Mémoires d’Outre-Tombe,t. 1, 1848, p. 393.
  • Alors elle [la Critique] s’approcha de moi, me serra dans ses deux bras longs et secs comme les bras des fantômes de Louis Boulanger; puis elle me donna le baiser de paix, en appliquant sur mon visage un visage d’un âge, d’un embonpoint et d’une fraîcheur très-équivoques. Cependant je la remerciais de ses caresses, quand, portant la main à ma joue, je trouvai que ma joue était sanglante : la déesse m’avait donné le baiser de Judas. Et je m’en consolai en songeant que, dans ma manière d’être isolé et d’écrire au hasard, et peut-être aussi avec les haines politiques dont on commence déjà à m’honorer, la critique ne pouvait m’embrasser autrement. Janin, L’Âne mort et la femme guillotinée,1829, p. 19.
  • C’était enfin, à « L’Agnus Dei » l’Abbé donnant à l’autel le baiser de paix au diacre qui descendait les marches et l’imposait à son tour au sous-diacre, lequel, conduit par un cérémoniaire, dans les stalles des moines, embrassait le plus élevé en grade et celui-ci transmettait le baiser aux autres qui s’accolaient et se saluaient ensuite, en joignant les mains. Ici, Durtal ne regarda plus rien; le moment de la communion était proche; … Huysmans, L’Oblat,t. 1, 1903, p. 262.
  • Marius sentit un démon amoureux qui le poussait; sans parler, il prit les deux mains de Georgette, qui souriait, et appliqua un baiser droit sur ses lèvres épanouies. Elle en fut tout étourdie d’abord; soit éblouissement, soit terreur, soit peut-être aussi parce qu’elle trouvait à ce baiser impertinent je ne sais quelle douceur non encore goûtée, elle ne fit pas un mouvement, et Marius, − les poëtes sont pleins de fatuité, − crut sentir que les lèvres de Georgette ne fuyaient pas trop les siennes. (…). Elle éprouvait intérieurement une sensation étrange, inquiétante, faite de terreur et de plaisir, d’angoisse et de langueur. Quand les lèvres de Marius avaient touché les siennes, il lui avait semblé qu’il lui passait alternativement de la neige et du feu dans les veines, son cœur s’était serré délicieusement, et, − il fallait bien se l’avouer, quoiqu’elle en rougît, − elle avait eu le désir que ce baiser se prolongeât pendant des heures. Maintenant encore elle croyait sentir l’impression de ces lèvres audacieuses sur les siennes, quelque chose comme un fruit savoureux et brûlant écrasé sur la bouche… Theuriet, Le Mariage de Gérard,1875, pp. 196-197.
  • Sais-tu d’où vient notre vraie puissance? Du baiser, du seul baiser! Quand nous savons tendre et abandonner nos lèvres, nous pouvons devenir des reines. Le baiser n’est qu’une préface, pourtant. Mais une préface charmante, plus délicieuse que l’œuvre elle-même, une préface qu’on relit sans cesse, tandis qu’on ne peut pas toujours… Relire le livre. Oui, la rencontre des bouches est la plus parfaite, la plus divine sensation qui soit donnée aux humains, la dernière, la suprême limite du bonheur. C’est dans le baiser, dans le seul baiser qu’on croit parfois sentir cette impossible union des âmes que nous poursuivons, cette confusion des cœurs défaillants. (…). Une seule caresse donne cette sensation profonde, immatérielle des deux êtres ne faisant plus qu’un, c’est le baiser. Tout le délire violent de la complète possession ne vaut cette frémissante approche des bouches, ce premier contact humide et frais, puis cette attache immobile, éperdue et longue, si longue! De l’un à l’autre. Maupassant, Contes et nouvelles,t. 1, Le Baiser, 1882, p. 607.
  • On ne regarde rien d’aussi près que le visage de la femme aimée. Vus dans le rapprochement excessif du baiser, les yeux de Chrysis semblent énormes. (…). Ce baiser ne finira plus. Il semble qu’il y ait sous la langue de Chrysis, non pas du miel et du lait comme il est dit dans l’Écriture, mais une eau vivante, mobile, enchantée. Et cette langue elle-même, multiforme, qui se creuse et qui s’enroule, qui se retire et qui s’étire, plus caressante que la main, plus expressive que les yeux, fleur qui s’arrondit en pistil ou s’amincit en pétale, chair qui se raidit pour frémir ou s’amollit pour lécher, Chrysis l’anime de toute sa tendresse et de sa fantaisie passionnée… Louÿs, Aphrodite,1896, p. 182.
  • Un baiser, mais à tout prendre, qu’est-ce? Un serment fait d’un peu plus près, une promesse Plus précise, un aveu qui veut se confirmer, Un point rose qu’on met sur l’i du verbe aimer; c’est un secret qui prend la bouche pour oreille, Un instant d’infini qui fait un bruit d’abeille, Une communion ayant un goût de fleur, Une façon d’un peu se respirer le cœur, Et d’un peu se goûter, au bord des lèvres, l’âme! Rostand, Cyrano de Bergerac,1898, III, 9, p. 135.
  • Il porta à ses lèvres la main qu’on venait de mettre dans la sienne, il y déposa un long baiser. Il n’ajouta rien. C’était assez : le premier baiser de l’amant, au lieu de l’étreinte accoutumée du bon camarade. Marie le reconnut, ce premier baiser qu’elle n’avait jamais reçu; elle entendit son langage, que nul ne lui avait jamais appris. Ces lèvres chaudes lui disaient, au plus profond des veines, qu’un homme l’appelait à connaître le trouble attendu des félicités ignorées, tout le mystère de la vie, reçue, rendue, perpétuée. Elles lui disaient que cet homme donnait une part de soi-même, ce qu’ils en peuvent donner, et qu’il demandait en retour toute la femme, qu’il la prenait avidement, comme ils la prennent, pour la meurtrir peut-être, pour en faire sa chose heureuse ou souffrante. De Vogüé, Les Morts qui parlent,1899, p. 276.
  • Et, presque aussitôt, les deux bras de cette femme sans délai se nouèrent autour de son cou, pendant qu’un baiser de vie ou de mort lui mangeait l’âme. Ah! Le vorace et fauve baiser que c’était là! Le jeune homme avait tout prévu, excepté ce baiser fougueux, inapaisable, éternel; ce baiser odorant et capiteux où passaient les parfums féroces des Fleurs du Mal, les volatils détraquants de la Venaison et les exécrables poivres du Désir; ce baiser qui avait des griffes comme un aigle et qui allait à la chasse comme un lion, qui entrait en lui de même façon qu’une épée de feu; qui lui mettait dans les oreilles toutes les sonnailles des béliers ou des capricornes des montagnes; cet épouvantable baiser d’opium, de folie furieuse, d’abrutissement et d’extase! Bloy, Histoires désobligeantes,G. Crès, Paris, 1914, p. 100.

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